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Just a dream...
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22 avril 2008

Shine on

C'est dingue comme on peut rendre les choses compliquées. C'est fou cette capacité phénoménale qu'on a à foutre un bordel monstre et ce jusque dans notre propre vie, sans aucun prétexte sensé valable. Par maladresse peut-être, par ennui sinon. Par masochisme pour certains.. mais cela ne nous regarde pas. Je sais pas ce qui fait que nos deux jambes nous retiennent encore hors de portée du sol, je sais pas jusqu'à quel point on peut se faire du mal sans se fracasser le moral pour de bon.

Parfois on les sent venir à trois kilomètres. Les emmerdes. On en est sûr, tout va encore foirer. On a un peu d'expérience maintenant, alors on sait. On se fera plus avoir. Et puis.. non. On fout sa main dans la cheminée. En fermant les yeux, en se disant que peut-être que cette fois ça ne fera "même pas mal". Peut-être que ça fera du bien en fait ! Ce n'est pas parce qu'on n'a jamais vu de cygne noir qu'il n'en existe que des blancs. Non mais, c'est vrai après tout, je vois pas pourquoi les choses semblables devraient toujours mener à une seule et unique conclusion à chaque fois ! Alors on se brûle. Ca ne fera jamais qu'une cicatrice de plus mais putain ! Ca fait toujours aussi mal en fait ! On recommencera pas, je te le promets !

On recommencera, bien sûr qu'on recommencera. Demain s'il le faut. Parce que ça vaut la peine. On s'y frottera encore et encore à cette connerie qu'on appelle les sentiments. Pourquoi ? Par masochisme pour certains, oui, mais on l'a déjà dit. Pourquoi on refait les mêmes erreurs deux fois, dix fois, cent fois ? Pourquoi on essaye, bornés que l'on est, en se disant qu'il existe forcément un cygne noir quelque part ? Par espoir. On se dit que peut-être, en changeant ci ou ça, en ne mettant les doigts que les uns après les autres dans la flamme, en enfilant des gants, peut-être... peut-être alors que cette fois les choses se passeront autrement.

Et puis il y ceux qui le perdent. L'espoir. Ceux qui l'ont laissé dans la poche arrière d'un vieux jean miteux, un de ces jeans passé à la machine, repassé au fer brûlant et tiré par ses extrémités avant d'être plié, rangé et oublié dans un placard introuvable. Jusqu'à quel point faut-il se sentir seul pour se jeter sous une rame de métro, station Franklin Roosevelt, ligne 1, un samedi après-midi d'avril ? A partir de quel moment sait-on qu'il est temps de faire du saut à l'élastique sans élastique tout en haut de la tour Montparnasse pour essayer de mettre une ultime dérouillé à la gravité ? Que faut-il avoir vécu pour en arriver là ? Est-ce que c'était plus dur de rester vivant ?

Je sais pas bien répondre à ces questions là. J'ai vu ces gens se tuer pour des raisons qui m'échapperont toujours, qui me dépassent. Il y a quelque chose qui nous raccroche à la vie, un truc spécial, un truc humain. Jusqu'où faut-il s'être perdu soi-même pour ne plus être de la partie ? Ne restaient plus que ce grand vide et un petit bonhomme au milieu, si petit... ridicule, les bras ballants. Si on rend les choses si compliquées c'est pour se prouver qu'on peut encore agiter ses bras, même si on brasse du vide, même si on fout des claques à ceux qui osent venir agiter les leurs un peu trop près, même si on s'en prend aussi, et pas des moindres. Cette capacité à foutre le bordel partout où l'on parle, mange, dort, rêve, joue, baise, aime, c'est juste pour se prouver qu'on est encore vivant, c'est juste pour dire au vide d'aller se faire foutre, lui et son pote la solitude. Parce que nous, on est encore capable de se brûler les mains pour quelqu'un.

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Commentaires
M
Je ferai la réponse et la question.<br /> <br /> Il n'y a pas de quoi.<br /> Et merci tout autant.
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