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Just a dream...
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21 avril 2010

Le Ballet

Elle était lasse… Fatiguée, usée. A bout. Elle était lasse de ces longues journées inutiles, lasse d’un quotidien qu’elle avait pourtant tant désiré, quand gamine elle rêvait, les yeux ouverts, les doigts croisés. Lasse de toutes ces années vaines, à ne plus rien attendre sinon un signe du Bon Dieu. Elle était lasse de ne pas voir s’arrondir son beau ventre blanc, fatiguée de fantasmer le bonheur d’être enfin mère pour le laisser à d’autres, aux hanches plus larges et aux yeux plus bleus.

Il était prêt. C’était sûr. Il le savait depuis longtemps mais les hommes sont parfois un peu lents. Ou peut-être trop prudents. Il était prêt et il comptait bien lui avouer, doucement, au creux de l’oreiller, dans un souffle, la gorge nouée et les mains moites. Elle rougirait, il en était sûr.

Elle a rougi, oui. Dans un grand élan d’amour et de tendresse, elle a saisi sa main et l’a posée sur son cœur. Et il a rougi. Lui aussi... Ils étaient là, apeurés comme deux jeunes amants, deux inconnus qui se découvrent à peine. Il caressa sa nuque, son cou et entoura son visage de ses grandes mains douces, brulantes et délicates. Intensément, ils échangèrent leurs arômes et mélangèrent leurs cœurs.

Elle dévoilait sa pudeur sans un mot, mais elle tremblait un peu. Elle tremblait à chaque fois. Si les hommes ne comprennent pas les femmes ce n’est pas toujours leur faute. Elle marquait dans sa chair son désir d’être mère, ne sachant plus s’il fallait ouvrir ou fermer les yeux. Elle retenait tout ce qu’elle pouvait retenir, de ce parfum sans nom, de cette saveur salée. Elle prenait son temps. Elle l’observait. C’est tellement beau, un homme heureux, un homme ailleurs, perdant la raison. Le plaisir d’être femme, de laisser ses saveurs bercer un homme, dans une tendre harmonie. Balançant, à droite, à gauche, à droite… ses hanches divines et  sa taille fragile.

La main de son amant glissait sur ses courbes, presque immaculées, redécouvrant avec humilité comme sa femme pouvait être belle. Il écrivait sur sa peau son désir d’être père, menant avec force le célèbre ballet charnel, parcourant les creux les plus insensés et les terres les plus fertiles. Les reins solides, le souffle maitrisé, il lui murmurait ces mots là, ces mots qu’il ne faut pas gâcher. Elle était belle. Légère… Ailleurs… Il en était fou. D’un dernier mouvement, de tout son corps transi, il sut que ce ne pouvait être qu’elle.

Délivrant en elle l’ivresse d’une nuit pleine de promesses…

 

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Commentaires
A
Et paf je retombe sur ton blog. Tes textes sont toujours aussi sublimes ma sœurette.
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