Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Just a dream...
Just a dream...
Publicité
Albums Photos
Derniers commentaires
Archives
12 juillet 2007

Un homme pressé

Minuit. Il avait pourtant tout fait pour s'endormir avant. Un verre de lait, un doliprane, l'oreiller en position optimale et le noir complet. Personne ne l'appellerait. Ils ne devaient pas. De toute manière, son téléphone n'avait plus de batterie. Le chargeur ? Non, introuvable. Voilà deux heures qu'il attendait que le sommeil le prenne enfin. Deux heures qu'il se tournait dans tous les sens dans l'espoir d'attraper le marchand de sable par le col. Quelle était la position la plus confortable ? Comment faisait-il d'habitude ? Sur le côté gauche, puis sur le côté droit. Non. Sur le dos, un bras sous l'oreiller ; sur le ventre, un bras sur l'oreiller. Non. A l'envers, les jambes repliées façon foetus,  puis une jambe au dessus du drap, l'autre dessous. Non, non et non ! On échange. On recommence. Il se leva soudainement, comme s'il revenait d'un mauvais rêve qui l'avait pris aux tripes. Il prit sa tête entre ses mains, il transpirait. Son front était brûlant, peut-être était-ce la fièvre. Il revoyait sa mère assise au bord de son lit, elle passait sa main si douce sur son visage transi. Son souffle s'apaisait et sa respiration semblait retrouver son rythme normal. Il glissa hors de ses draps et fit quelques pas jusqu'à la salle de bain. Il se pencha au dessus de son lavabo trop froid et son ventre se rétracta vivement à son contact. Les yeux dans le vide il se passa un peu d'eau sur la nuque et dans le cou comme il faisait toujours avant d'entrer dans l'eau. Par réflexe. Il releva doucement la tête vers cet autre qui lui faisait face. Il le fixa longuement. Il observait ses lèvres serrées et ses fossettes effacées par l'abandon provisoire du rasoir. Il suivait attentivement ses traits réguliers et plongea dans son regard droit et sincère que des sourcils légèrement froncés surplombaient fièrement. Son front conservait la trace de la main maternelle. Il était toujours cet enfant mais même Peter Pan devait grandir lui aussi. Pourtant, il sera toujours ce petit garçon insouciant. Il fallait en être sûr. Il aimera des femmes, plusieurs peut-être. Il devient déjà cet homme là, les joues qui piquent et les illusions démasquées. Cet homme-enfant qui a compris que ce qui compte ce n'est pas d'essayer de se convaincre que la réalité est mieux que le rêve mais que c'est de continuer à rêver. Comme avant.

Il se regarda une dernière fois dans le miroir et s'adressa son plus beau sourire. Il aurait juré que le miroir lui avait sourit à son tour.. Apaisé, il accepta d'entrer dans sa vingtième année. Il sortit de la salle de bain et butta sur son chargeur au pied de la porte de sa chambre. Avant de retourner s'étendre sous ses draps refroidis, il alluma son téléphone. Il avait trois messages. Il ne lut que le Sien. Et il continua à rêver.

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Quel bonheur de lire des textes si bien construits, je découvre ce blog grâce à warningole (que j'ai découvert grâce a tiboulet, la boucle est bouclée), des textes intéressants, attention cependant a la lourdeur des mots face au vide d'image...<br /> <br /> bonne continuation à toi, et désolé pour les 25 fautes d'orthographe par ligne que tu as dut lire dans ce commentaire ... :o)
Publicité