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Just a dream...
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28 novembre 2006

C'est votre jour de chance ma p'tite demoiselle

J'aime ces petits "pas grand chose" qui rendent une journée monotone un peu plus colorée. Allumer mon téléphone et recevoir le message d'un vieil ami qui voudrait bien qu'on sorte un soir.  Le bruit de mes bottes dans le couloir vide du lycée à 19h. L'odeur des pains au chocolat de la boulangerie près de la gare. Attraper le bus que je ne croyais pas avoir.

Je suis sortie du lycée à 17h15. Le prochain bus était à 30. Si je ne m'abuse, il me restait exactement 15 minutes pour me rendre à la gare, traverser la passerelle et parcourir les derniers cinquante mêtres. C'était pas gagné. Mais alors vraiment pas ! Crevée par ma journée, j'accélérais quand même le pas, au cas où. 17h27 j'arrive devant la gare. Un vrai record ! Mais 3 minutes pour rejoindre l'arrêt de bus, vraiment, c'était trop peu. Et puis... j'ai couru, couru, couru, avec mes bottes trop grandes, mon collant filé et mon manteau trop long. Mon sac se balançait sur mon épaule, j'esquivais les vieux et leur déambulateur, les jeunes cadres dynamiques et leur cravate au vent, les racailloux en jogging jaunes. Je courais sur cette foutue passerelle beaucoup trop longue, les chevilles en feu et le souffle irrégulier. Je ne me faisais pas vraiment d'illusions. J'allais devoir attendre le prochain. Tant pis, je continuais de cavaler comme si ma vie en dépendait. Et puis... je l'ai eu. Tout juste. Les portes se fermaient. A bout de souffle j'ai frappé energiquement dessus.  "C'est votre jour de chance ma p'tite mademoiselle" , me dit le conducteur. "Si vous le dites ! Merci."

J'aime l'effort recompensé. J'aime me faire violence et me dire que j'ai bien fait.

J'avais repris mon souffle et mes esprits et mis en marche mon ipod. Il faisait nuit, le bus n'était pas éclairé et je m'endormais doucement lorsque l'on passa devant l'hôpital de Longjumeau, les chambres illuminées. Cet hôpital, celui où je suis née. Là où j'ai utilisé mes cordes vocales pour la première fois. A un moment où je ne savais pas que chanter deviendrait ma passion quelques années plus tard. Et puis je l'ai vue, regardant du haut de sa fenêtre le flux discontinu des voitures, les lumières de la ville et les premières décorations de Noël. Elle devait avoir à peu près mon âge, ou un peu moins. Elle était seule. Peut-être attendait-elle de la visite. L'idée qu'elle m'attendait, moi, me traversa quelques secondes l'esprit. C'était idiot pourtant.

Arrivée sur le parking près de chez moi, je vis une petite clio blanche avec un A collé dessus. Immatriculée 63. Il n'y avait personne dedans. Le rythme de mon coeur se calqua alors sur celui des Razorlight dans mes oreilles. Et si c'était toi... Hum. Il faut vraiment que j'arrête avec cet espoir vain ! Comme si ... comme si... comme si tu m'attendais patiemment chez moi, assis sur le canapé, la table dressée et les bougies allumées. Non, vraiment... il faut que j'arrête ! Je suis quand même allée vérifier toutes les pièces de la maison, même les placards assez grands pour contenir un homme. Ca devient une obsession ! Et puis, déçue bien sûr, je me suis allongée sur mon lit, la tête en arrière pour retenir des larmes encore inutiles. Moi, p'tite demoiselle, j'ai cru que c'était mon jour de chance.

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Commentaires
M
ça m'est déjà arrivé de regarder l’hôpital de Longjumeau et apercevoir un malade à la fenêtre et me dire comme toi que peut-être c'est moi qu'il attend.
R
J'aime beaucoup comment tu écris ... j'ai atteri ici par hasard, c'est tout doux comme blog :)<br /> <br /> La chance ça nous tombe toujours dessus au moment où on s'y attend le moins, j'ai assez d'exemples pour en être persuadée !<br /> <br /> Continue à écrire surtout.
W
Allez, la chance va sourire bientôt!!!!<br /> Dis toi que cette année de merde est bientôt finie!!<br /> 2007? QUE DU BONHEUR!<br /> On parie?
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