On n'est pas sérieux quand on a 18 ans
On a tout à construire à 18 ans. Tout n'est encore que rêves et fantasmes, imagination et hypothèses, espoirs et convictions. Rien n'est fixé, tout fluctue, se modifie sans cesse. On s'y perdrait presque. Je n'ai jamais eu qu'une ambition. La plus exigeante peut-être. Celle d'avoir des enfants et un homme à aimer. J'ai peur de ne jamais pouvoir donner cet amour, de ne jamais trouver le père des mes enfants. L'avenir m'a toujours effrayée depuis toute petite. J'avais peur de passer en cours préparatoire puis peur d'entrer en classe préparatoire, peur du premier baiser puis peur de la première pilule. Peur de l'inconnu, du nouveau, du changement. Il semble que c'est humain. Aujourd'hui, j'ai tellement peur de passer à côté de ma vie, me rendre compte que j'ai tout raté, tout loupé. Quand viendra l'heure du bilan, j'espère pouvoir me dire que j'ai réussi.
A toi qui n'est pas encore là, bout de moi, futur nous, petit toi, sache que je t'attends patiemment. Si jamais je croise ton papa, envoie moi un signe pour que je ne le laisse pas filer celui là. Je saurai t'aimer comme ma mère m'a aimée, et comme elle le fera toujours. Etre mère c'est exercer le plus beau métier du monde et je veux pouvoir te le prouver. Toi, petit rien, futur tout, un jour, promis, je serai ta maman. Je te demande juste de ne pas être trop pressé. On n'est pas encore assez sérieux quand on a 18 ans.